Afri’Kibaaru

Enrichir l’information sur le développement durable au Sahel

Les populations du Grand Sahel ne disposent pas suffisamment de contenus médiatiques fiables, accessibles et attractifs pour appréhender les objectifs de développement durable (ODD). Les médias ont un rôle majeur à jouer pour enrichir ces contenus.

Calendrier

Décembre 2020 – Décembre 2023

Budget global

3,5M €

Démocratie et engagement citoyen Égalité femmes hommes Environnement et santé Francophonie Jeunesse

Depuis fin 2020, Afri’Kibaaru* sensibilise et forme des professionnel•les des médias de six pays du Sahel aux enjeux de développement durable. Financé par l’Agence Française de Développement (AFD) et mis en place en partenariat avec France Médias Monde (FMM), ce projet doit permettre aux populations du Grand Sahel de disposer de contenus fiables, accessibles et attractifs sur le changement climatique, l’égalité femmes-hommes, la santé, l’éducation et plus largement les ODD, afin qu’elles deviennent actrices de leur mise en œuvre.

Rendre les contenus plus attractifs et améliorer l’interactivité

En mars 2022, des formations sur « l’interactivité et l’attractivité des contenus en lien avec les ODD » ont mobilisé 87 journalistes (dont 41 femmes) travaillant pour 46 médias partenaires dans six pays. Ces sessions visaient à améliorer la préparation et l’animation des émissions interactives et des débats publics, ainsi que l’habillage, la promotion et la diffusion de contenus. L’objectif était aussi d’accompagner la digitalisation des médias, comme en témoigne Aïssata Diop Sarr, journaliste à Afrika Pulaar TV : « Cela m’a permis d’acquérir beaucoup de compétences en digital. J’ai appris à faire des ‘‘directs’’ dynamiques et à créer des affiches ».

Les 46 médias ont aussi bénéficié de douze jours d’accompagnement personnalisé pour faciliter la mise en pratique des apprentissages, avec des effets parfois immédiats. Au Niger, le journaliste Ali Oumarou, de La Voix du Sahel a ainsi réalisé « qu’il est important pour la réussite d’une émission interactive de prendre un temps de préparation. Avant, nous étions plutôt dans l’improvisation. (…) L’autre apport, c’est sans doute l’élaboration du conducteur. Le logiciel Netia, que nous utilisions, nous paraissait suffisant pour une communication avec la régie. Mais, grâce à l’exercice que nous avons fait avec le formateur, j’ai vu qu’un conducteur améliore cette communication. »

Stimuler les productions innovantes

Un premier concours de productions journalistiques sur le thème de l’innovation autour de l’égalité femmes-hommes, a récompensé douze journalistes, qui ont bénéficié d’une bourse et d’un accompagnement de six mois pour réaliser leurs sujets. La lauréate Hawa Bâ, journaliste reporter pour le média en ligne Initiatives News en Mauritanie, espère que son reportage sur le football féminin aura un impact sur la population : « J’aimerais que ce reportage aide les parents à soutenir leurs filles qui ont choisi de pratiquer ce sport. (…) Le journalisme peut aider à faire bouger les lignes pour des filles qui réclament seulement d’être acceptées comme elles sont. » Un second concours sur l’agriculture locale et la sécurité alimentaire a été lancé en 2022. Onze lauréats et lauréates, parmi les 43 candidatures, ont bénéficié d’un accompagnement qui débouchera sur des productions début 2023.

Autre moment marquant de 2022 : une rencontre sous-régionale à N’Djamena entre les médias burkinabés, nigériens, et tchadiens. Son but : valoriser les productions sur les ODD et encourager les médias à solliciter l’avis d’expertes sur ces enjeux de société. En parallèle, une dizaine de tchadiennes — médecins, avocates ou encore ingénieures — ont suivi des séances de media training pour apprendre à s’exprimer devant des journalistes et dans les médias.

*Kibaaru signifie « informations » dans plusieurs langues africaines

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